#29 – L’image du mois : Coupe de France de football 1941

#29 – L’image du mois : Coupe de France de football 1941

But de Urtizberea lors de la demi-finale « zone occupée » de la Coupe de France de football 1940-1941 opposant les Girondins de Bordeaux (vainqueurs) au Football club de Rouen (4-2), le 2 mars 1941 au Parc des Princes (Paris, 16e arrondissement). Photographie de presse pour le journal “Le Matin”, MRN.

Sous l’Occupation, le sport, et le football en particulier, est loin d’être une priorité dans l’esprit des Français marqués par la défaite et les vicissitudes de la guerre. Populaire, il constitue néanmoins un outil de propagande essentiel pour l’État français et les forces d’occupation qui s’attachent pour l’un à sculpter l’homme nouveau et véhiculer une idéologie conforme à la Révolution nationale et pour l’autre à démontrer que la vie reprend son cours habituel. La Charte du Sport établie par l’État français entraîne de nombreuses modification de la pratique du football en France : fin de la professionnalisation, fusion de nombreuses sociétés sportives et interdiction des étrangers dans les clubs (notamment les réfugiés espagnols ou allemands intégrés avant guerre), etc. Dans une France morcelée et sous contrôle, il est difficile de circuler et d’organiser des rencontres « interzones » entre les quelques clubs engagés. Chacune des trois zones (occupée, non occupée et interdite) organise donc sa propre « coupe » et envoie son champion disputer une « finale » contre le vainqueur de l’autre zone. L’édition 1940-1941 de la Coupe de France de football sacre les Girondins ASP Bordeaux qui remportent – à l’issue de trois finales (contre le Red Star en zone occupée, contre le Toulouse football club en zone libre et le Sporting Club fivois de Lille pour la zone interdite) – leur premier palmarès national.

Le rétablissement du Tour de France, autre compétition sportive majeure, festive et populaire, est également souhaité par les autorités malgré les difficultés de circulation sur les routes de zone nord comme de zone sud et les problèmes de ravitaillement (carburants, matériel cycliste, etc.). Les réticences du fondateur du Tour, Jacques Godet, poussent l’État français à lancer le Circuit de France, un ersatz qui ne connaîtra pas l’engouement escompté.

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