Le MRN salue la mémoire de Paulette Sarcey
Paulette Szlifke [épouse Swiczarczyk, changé en Sarcey] naît en 1924 à Paris dans une famille juive ayant fui la Pologne. Dans sa jeunesse, elle participe aux activités des patronages juifs progressistes et des Pionniers dans le quartier de Belleville.
Elle entre en résistance avec un groupe de jeunes militants communistes de la section juive de la MOI dont fait partie Henri Krasucki. Elle participe alors à des actions clandestines très diverses : distribution de tracts, manifestations, aide à la réalisation d’actions armées, sabotages notamment dans l’usine de fourrures où elle s’est fait embaucher et qui fabrique des canadiennes pour l’armée allemande.
Après une traque minutieuse des policiers français des Brigades spéciales, elle est arrêtée le 23 mars 1943 avec la quasi-totalité de son groupe. Torturée, elle est emmenée à l’Hôtel-Dieu. Grâce à un médecin, elle réussit à correspondre avec son responsable Adam Rayski à qui elle communique un rapport sur les circonstances de leur chute.
Elle est transférée à Drancy et déportée le 23 juin 1943, à Auschwitz par le convoi n° 55. Elle a 19 ans.
La majorité des déportés de son convoi est gazée immédiatement. Paulette est affectée à divers kommandos de travail. Elle aimait rappeler l’action collective et solidaire des déporté-e-s, l’importance de la solidarité, de rester ensemble pour survivre.
En janvier 1945, elle survit à la « marche de la mort » qui l’emmène à Ravensbrück. Elle retrouve Paris et sa famille le 22 mai 1945.
Après-guerre, Paulette Sarcey travaille dans les foyers de l’UJRE et milite pour les droits et la mémoire des victimes de la déportation. Parallèlement, elle s’investit dans de nombreuses organisations dont le Musée de la Résistance nationale. Tout au long de sa vie, elle a inlassablement témoigné, notamment auprès des jeunes. En 2015, elle a publié son témoignage aux éditions Tallandier : Paula, survivre obstinément.