Femmes citoyennes

Femmes citoyennes

Renée Haultecœur, résistante déportée à Ravensbrück, vote pour la première fois en 1945.
MRN/fonds Renée Haultecœur, 1986

À la Libération, conformément aux valeurs défendues par la Résistance, une République nouvelle s’édifie sur une démocratie refondée et élargie. Après plusieurs décennies de lutte, les Françaises acquièrent ainsi le droit de vote et d’éligibilité.

Ce principe est annoncé par le général de Gaulle dès 1942 dans sa Déclaration aux mouvements, publiée dans la presse clandestine : « Une fois l’ennemi chassé hors du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous éliront l’Assemblée nationale qui décidera souverainement des destinées du pays ».

L’amendement défendu par le communiste Fernand Grenier est discuté le 24 mars 1944 à l’Assemblée consultative d’Alger. Il est adopté par 51 voix « pour » et 16 « contre ». Peu après, le principe devient loi grâce à une ordonnance du Comité français de libération nationale (CFLN) ratifiée par le général de Gaulle le 21 avril 1944.

Un an plus tard, le 29 avril 1945, à l’occasion des municipales, les Françaises votent pour la première fois. Elles sont à nouveau appelées aux urnes pour les élections législatives qui sont organisées à l’automne afin de permettre le retour et le vote des « absents » (prisonniers, requis du STO et déportés). C’est une journée historique pour Renée Haultecœur, résistante de retour de déportation, qui vote à cette occasion pour la première fois.

« Pour nous, jeunes femmes devenues majeures sur le plan civique par nos engagements sous l’Occupation, la carte d’électrice allait de soi », témoignera Lucie Aubrac.

Les commentaires sont clos.