L’exposition “Missak Manouchian : arts, histoire et mémoire” vandalisée à Paris — Une atteinte intolérable à la mémoire de la Résistance
L’exposition réalisée par notre musée “Missak Manouchian : arts, histoire et mémoire”, installée sur les grilles de la Mairie de Paris Centre (3e arrondissement) depuis le 7 mai 2025, a été violemment vandalisée entre le mercredi 7 mai à 20h30 et le vendredi 9 mai au matin. Ces actes ont contraint les organisateurs à la retirer prématurément, le lundi 12 mai, soit plus d’un mois avant la fin prévue le 18 juin. Une plainte a été déposée.



À travers cette exposition, conçue par le musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne à l’initiative de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) Paris avec l’Association des Amis du musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne (AAMRN) et le Comité parisien de la Libération, le public était invité à (re)découvrir la figure de Missak Manouchian, FTP-MOI, résistant et poète, entré au Panthéon en février 2024, ainsi que ses 22 camarades fusillés en février 1944.

L’exposition retraçait la manière dont leur mémoire s’est construite à travers l’histoire et la création artistique. Documents d’archives, détournements de l’Affiche rouge réalisés pendant l’Occupation, poème de Louis Aragon mis en musique par Léo Ferré : autant de supports pour transmettre leur histoire et rappeler les valeurs pour lesquelles ils se sont battus : la liberté, la justice, la solidarité.
“Ils sont morts pour la liberté. Ne laissons pas leur mémoire être salie.”
Ces attaques ne visaient pas une simple exposition. Elles visaient des
visages, des noms, des destins d’hommes et de femmes qui, venus de pays
déchirés par la guerre et l’exil, ont choisi de donner leur vie pour le pays qui les a accueillis.
« Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement », écrivait Missak Manouchian dans sa dernière lettre. Ces mots résonnent aujourd’hui avec une force nouvelle face à la lâcheté de ceux qui, dans l’ombre, ont tenté d’effacer leur mémoire. Ils n’y parviendront pas.
Une nouvelle présentation de l’exposition, cette fois en intérieur, est en cours d’organisation avec la Mairie de Paris-Centre. Les institutions partenaires affirment leur détermination à faire vivre cette mémoire plus que jamais.
S’attaquer à cette exposition, c’est tenter d’effacer la mémoire de ceux qui ont combattu pour les valeurs de la France et de la liberté. Mais leur engagement est inscrit dans l’Histoire, et leur courage continue d’éclairer notre présent. On ne fera pas taire leur mémoire. » déclare Georges Duffau-Epstein, président de l’AAMRN et fils du résistant FTP-MOI Joseph Epstein.