Robert Benoist
Une vie sur les chapeaux de roues
1885-1944
Sport : course automobile.
Type de résistance : Agent du Special Operations Executive (SOE)
Déporté à Buchenwald et pendu au camp
© Robin Walter
Figure oubliée de la Résistance, Marcel Charles Benoist dit “Robert Benoist” est pourtant un des plus grands champions du sport automobile d’avant-guerre. Il naît le 20 mars 1895 à Auffargis (Yvelines) et devient apprenti mécanicien dès l’âge de treize ans. Il participe à la Première Guerre mondiale comme pilote d’avion puis comme instructeur. Son goût pour les sports mécaniques et les sensations fortes se développent durant cette période. Pendant l’entre-deux-guerres, après avoir été metteur au point de voitures de course, il entame une carrière de pilote automobile au début des années 1920. Il remporte de très nombreuses courses et, repéré par Louis Delage, il commence les Grands Prix où il aligne les victoires. Robert Benoist devient un des pilotes les plus populaires de son époque, notamment lorsqu’il dépose son bouquet de vainqueur du Grand Prix automobile de France 1925 sur les lieux de l’accident qui vient de coûter la vie au pilote italien Antonio Ascari sur le circuit de Monthléry (Essonne). Il remporte les 24 heures du Mans (Sarthe) en 1937 en équipe avec Jean-Pierre Wimille.
Officier de réserve dans l’armée de l’Air, Robert Benoist est mobilisé au Bourget durant la Drôle de Guerre. Lorsque la France est occupée, avec ses deux amis pilotes, Jean-Pierre Wimille et William Grover-Williams, il rejoint l’Angleterre où ils deviennent des agents secrets pour le Special Operations Executive (SOE) britannique. La première mission de Benoist en France (nom de code “Chestnut”) consiste à mettre en place des cellules de sabotage et à récupérer des armes qu’il cache dans sa maison d’Auffargis. Il est arrêté le 4 août 1943 à Paris, mais parvient à s’évader lors de son transfert au quartier général de la Gestapo. Il rentre en Angleterre et revient cette fois avec l’objectif d’établir un réseau (nom de code “Clergyman”) dans la région nantaise afin de préparer des sabotages en prévision du futur débarquement. Il est arrêté le 30 octobre 1943 près de Chartres (Eure-et-Loire), mais parvient de nouveau à s’évader. Le 18 juin 1944, alors qu’il rend visite à sa mère mourante, il est arrêté à Paris par la Gestapo. Robert Benoist est déporté le 8 août 1944 au camp de Sarrebruck-Neue-Bremm (Allemagne) et transféré le 17 août au camp de concentration de Buchenwald (Allemagne). Il y est pendu début septembre 1944 avec quinze autres agents des services secrets britanniques.