Rino Della Negra
Le footballeur du groupe Manouchian
Sport : Football
Type de résistance : Réfractaire au Service du Travail obligatoire (STO)
Lutte armée
Fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944 à 15h29 à l’âge de 21 ans
© Robin Walter
Rino Della Negra naît à Vimy (Pas-de-Calais) le 18 août 1923. Il est issu d’une famille ouvrière ayant fui l’Italie fasciste de Mussolini. Trois ans plus tard, la famille s’installe à Argenteuil. En 1937, Rino devient apprenti ajusteur aux usines Chausson d’Asnières. Il fréquente le Football club argenteuillais (FCA) et la Jeunesse sportive argenteuillaise (JSA). Excellent joueur, il participe à une finale entre la JSA et Champigny-sur-Marne. Il remporte la coupe de la Seine avec le FCA en 1938 et gagne la coupe du Matin en 1941 et 1942. Il est recruté en 1942 par la prestigieuse équipe du Red Star olympique de Saint-Ouen et joue alors comme ailier droit. Il croise les grands joueurs de l’époque comme Léon Foenkinos, Jules Darui ou Fred Aston. Il évolue quelques mois dans ce club mythique du football français, sans toutefois être titulaire dans l’équipe première.
Réfractaire au Service du Travail obligatoire (STO), il rejoint au début de l’année 1943 les Francs-Tireurs et Partisans d’Argenteuil sous le pseudonyme de « Gilbert Royer » puis intègre le 3e détachement italien de la Main-d’Œuvre immigrée (FTP-MOI), une unité destinée aux résistants d’origine étrangère. En marge de ses entraînements au Red Star, il participe à une quinzaine d’opérations de la MOI sous le matricule 10293 (alias « Robin »). Il est arrêté le 12 novembre 1943 lors de sa dernière action, une attaque de convoyeurs de fonds allemands. Blessé et torturé, il est détenu à la prison de Fresnes. Jugé en février 1944 par le tribunal militaire allemand, il est condamné à mort et fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944 avec les 21 membres de son groupe, dont Missak Manouchian. Quelques heures avant son exécution, Rino écrit une lettre poignante à son petit frère : « Envoie le bonjour et l’adieu à tout le Red Star […] je finis en t’embrassant bien fort et courage. Ton grand frère qui t’aime toujours. Rino ».
Depuis le début des années 2000, un collectif de supporters du Red Star œuvre pour la mémoire de Rino. Une plaque située non loin de l’entrée du Red Star commémore son souvenir et une tribune a été baptisée à son nom. Chaque année, une journée hommage est organisée pour perpétuer son souvenir.