Guillaume Mercader

Guillaume Mercader

Pédaler pour la Résistance !

1914-2008
Sport : cyclisme
Type de résistance : Responsable de réseaux de renseignements
Survivant

© Robin Walter

Guillaume Mercader naît le 17 décembre 1914 à Urdos (Pyrénées-Atlantiques) de parents d’origine espagnole. Vivant à Bayeux (Calvados), il devient cycliste professionnel en 1936. Il est alors l’un des meilleurs coureurs de Normandie. Après un excellent Paris-Rennes, Guillaume Mercader est sélectionné en 1937 pour le Tour de France. Suite à une chute, il doit finalement renoncer à la Grande Boucle. Il ouvre alors à Bayeux un magasin de cycles-motos-articles de sport en 1938.

Durant la Drôle de Guerre, il est mobilisé au sein de la Légion étrangère et participe à la campagne de l’Aisne jusqu’à la fin des combats. Démobilisé en août 1940, il reprend son travail au sein de sa boutique de cycles. En février 1941, Robert Delente, résistant responsable de l’Organisation civile et militaire (OCM) recrute le champion cycliste. Guillaume Mercader a la responsabilité des activités du réseau, principalement le renseignement, dans la partie ouest de l’arrondissement de Bayeux. En tant qu’ancien cycliste professionnel, Guillaume Mercader possède toujours sa carte de cycliste lui permettant de se déplacer à vélo sans attirer l’attention des forces d’occupation.

En décembre 1943, Guillaume Mercader remplace Robert Delente, recherché par la Gestapo, à la tête de l’OCM du secteur de Bayeux. Le 14 juin 1944, le général de Gaulle débarque à Graye-sur-Mer (Calvados) et passe à Creully (Calvados) pour rencontrer le général britannique Bernard Law Montgomery. Le général de Gaulle se rend ensuite à Bayeux pour prononcer son premier discours sur le sol français. En tant que responsable de l’OCM de Bayeux, Guillaume Mercader l’accueille dans cette étape décisive. Le lendemain, le général Pierre Koenig, commandant suprême interallié et des Forces françaises de l’Intérieur (FFI), affecte Guillaume Mercader au service de renseignements et action, attaché au 12e groupe d’armée américaine du général George Patton. Guillaume Mercader participe à la libération de Rennes (Ille-et-Vilaine), Paris, Colmar (Haut-Rhin), Strasbourg (Bas-Rhin) et de la poche de Bastogne en Belgique. Il découvre également en Allemagne l’horreur des camps aux côtés des troupes alliées. 

À la Libération, Guillaume Mercader reprend ses activités dans le commerce. Il ouvre quatre nouveaux magasins en Normandie et participe à la création de l’équipe de cyclisme de Normandie (cycles « La Perle ») dont il devient directeur sportif. Guillaume Mercader est un des premiers à mesurer les qualités du jeune coureur normand Jacques Anquetil à qui il fait signer son premier contrat professionnel.

Dans les années 1950, il se lance dans les courses automobiles et participe à plusieurs rallyes ou courses d’endurance. Dans les années 1960, il devient directeur du journal, La renaissance du Bessin. À Bayeux, il est ensuite président honoraire de la Caisse d’épargne, administrateur de l’hôpital et membre permanent de l’Office national des Anciens Combattants et Victimes de guerre. Il y meurt le 15 décembre 2008.