Auguste Delaune
L’entraîneur de Guy Môquet
1908-1943
Sport : Course à pied
Type de résistance : Fondateur du journal Sport Libre
Dirigeant national du PCF clandestin
Assassiné par la Gestapo

© Robin Walter
Auguste Delaune naît le 26 septembre 1908 à Graville-Sainte-Honorine (Seine-Maritime) dans une famille ouvrière. Son père est un militant communiste. Dès l’âge de 14 ans, Auguste Delaune commence à travailler. Apprenti soudeur au Havre (Seine-Maritime), il adhère à l’organisation syndicale des métaux (Confédération générale du Travail unitaire — CGTU) et participe à d’importants mouvements de grève. Il pratique la course à pied à partir de 1923 dans le club ouvrier du Havre et adhère aux Jeunesses communistes en 1924. En 1926, du fait de son militantisme, il doit quitter Le Havre pour Paris et s’installe à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) avec son père. En 1928, il devient champion de France de cross-country et gagne le cross de L’Humanité. Il intègre par la suite le journal comme spécialiste des questions sportives. Il devient en 1934 le premier secrétaire général de la Fédération sportive et gymnique du Travail (FSGT) et contribue au développement du sport ouvrier. S’opposant à la tenue des Jeux olympiques de Berlin en 1936, il contribue à l’organisation des Olympiades ouvrières (les Spartakiades) concurrentes des Jeux olympiques depuis 1928. Cet évènement sportif international populaire qui devait se tenir à Barcelone (Espagne) sera annulé du fait du début de la guerre civile en Espagne en juillet 1936. Auguste Delaune est nommé conseiller supérieur des sports dans le gouvernement du Front populaire qui promeut le sport scolaire ou encore la création d’un brevet sportif populaire.
Mobilisé en 1939, Auguste Delaune est démobilisé en août 1940. De retour à Saint-Denis, il entre dans la clandestinité. Le 6 décembre 1940, il est arrêté par la police française en tant que communiste. Il est interné au camp d’Aincourt (Val-d’Oise), à la centrale de Poissy (Yvelines) puis au camp d’internement de Choisel à Châteaubriant (Loire-Atlantique) où il entraîne physiquement les internés, notamment le jeune Guy Môquet. Auguste Delaune s’évade en novembre 1941 et fonde le journal clandestin Sport libre. En 1942, il devient un des responsables régionaux du Parti communiste. Tout d’abord rattaché à la région Picardie, il est ensuite affecté à la Normandie puis à la Bretagne.
Le 27 juillet 1943, il tombe dans un guet-apens lors d’un rendez-vous clandestin au Mans (Sarthe). Blessé par la police française, il est livré aux Allemands. Torturé, il meurt le 12 septembre 1943 à l’âge de 34 ans.
Son nom figure désormais au fronton de nombreux établissements sportifs en France, notamment à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).
