Histoire du Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne
D’une association à un musée
Dans les années 1960, d’anciens résistants lancent l’idée d’un Musée de la Résistance nationale. Ils se constituent en association et, pendant 20 ans, collectent auprès de leurs compagnons de lutte et de leurs familles, documents et objets. En 1985, grâce au soutien d’un comité de parrainage regroupant des centaines de collectivités territoriales, de très nombreux anciens résistants et déportés, des associations et de simples citoyens, le Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne ouvre ses portes.
Un redéploiement sur deux sites
En 2020, le musée déménage dans le bâtiment Aimé Césaire mis à disposition par le département du Val-de-Marne plus proche du centre-ville et de la future nouvelle gare de Champigny-sur-Marne du métro Grand Paris Express. Ce nouveau très beau site accueille l’exposition permanente du MRN et ses activités pédagogiques. L’ancien site, rebaptisé Espace Jean-Louis Crémieux-Brilhac, est consolidé pour être en totalité le lieu de conservation de la collection et le centre de consultation et de recherche.
Une structure originale pour transmettre l’histoire de la Résistance
Ces deux sites permettent aujourd’hui de conserver et valoriser la très grande richesse de la collection d’archives et d’objets du musée pour que celui-ci puisse pleinement mettre en avant les quatre enjeux qui, réunis, font sa force :
– Être un musée exposant l’une des plus belles collections sur l’histoire de la Résistance,
– Être un espace de médiation culturel et citoyen,
– Être un acteur de la communauté éducative,
– Être un lieu de la recherche.
Alors que les derniers résistants disparaissent, il nous revient, à tous, de poursuivre le récit et de permettre aux générations de demain de bénéficier de l’enseignement des valeurs de la Résistance.
Aimé Césaire (1913-2008) : « Nous sommes de ceux qui disent non à l’Ombre » (Tropiques, n° 1, avril 1941).

© Assemblée nationale
Étudiant à Fort-de-France (Martinique) puis au lycée Louis-le-Grand et l’École normale supérieure à Paris, Aimé Césaire jette avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas les bases de la négritude – reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation, de ce fait, d’un destin, d’une histoire et d’une culture – qu’il théorise en 1939 dans Cahier d’un retour au pays natal.
Nommé professeur au lycée Schoelcher à Fort-de-France où il exerce de 1940 à 1945, Aimé Césaire fonde en 1941 la revue Tropiques, avec Suzanne Roussi-Césaire – son épouse – et d’autres intellectuels martiniquais comme René Ménil, Georges Gratiant et Aristide Maugée. Cette parution, légale, se veut – à travers poèmes, études anthropologiques et historiques, etc – une tribune de la culture antillaise résolument opposée à l’idéologie coloniale, raciste, paternaliste et autoritaire de l’État français représenté par l’amiral Robert.
La rencontre en avril 1941 du poète André Breton et du peintre Wifredo Lam – sur la route de l’exil vers les États-Unis – ouvre au poète et à la revue – grâce au réseau des intellectuels surréalistes agissant aux côtés de la France libre – un nouvel horizon éditorial (New York, Alger, Buenos Aires, Santiago du Chili, etc.).
À l’issue de la guerre, Aimé Césaire est élu député de la Martinique à l’Assemblée nationale (octobre 1945-1993).