#06 – L’image du mois : grèves du Front populaire

#06 – L’image du mois : grèves du Front populaire

Dans la collection conservée au MRN se trouvent également de nombreuses images liées au Front populaire (dont un certain nombre issues du fonds dit du Matin, totalement inédites).

Mi-mai 1936, au lendemain de la victoire électorale du Front populaire, un vaste mouvement de grèves spontanées se développe dans toute la France, gagnant la région parisienne et les principales régions industrielles. Né des frustrations sociales engendrées par la crise et des espoirs soulevés par l’arrivée au pouvoir de la gauche, ce mouvement représente à son apogée près de 2.5 millions de grévistes, qui, sur le tas, organisent l’occupation des lieux de travail, le plus souvent dans une atmosphère de fête. Rapidement, le gouvernement Léon Blum adopte un large volet de lois sociales (accords de Matignon).
La photographie représente des ouvriers en grève dans un cour à l’arrière des Studio Jacques Haïk.

Grèves ouvrières devant les studios Jacques Haïk. Paris, 28 mai 1936. Photographie pour le journal Paris-Soir. Coll. MRN
Grèves ouvrières devant les studios Jacques Haïk. Paris, 28 mai 1936. Photographie pour le journal Paris-Soir. Coll. MRN

Né à Tunis, Jacques Haïk (1893-1950) est, dans l’entre-deux-guerres, l’un des plus important producteur de cinéma et distributeur de films en France. Il importe notamment les films de Charlie Chaplin qu’il surnomme « Charlot ». Il crée également plusieurs salles de cinéma de prestige comme l’Olympia et le Rex. Pourchassé comme juif (ses sociétés et salles sont aryanisées) et parce qu’il est le producteur de Après Mein Kampf… mes crimes (un film antinazi sorti début 1940), Jacques Haïk gagne la Tunisie où, à partir de 1943, il participe activement à la propagande pour les Forces françaises libres.

 

Les commentaires sont clos.